« Les textures intéressantes, sombres et lentes, ostinato, d’Echmiadzine, où des batteries relâchées se fondent dans les autres sons, proposent un langage contemporain subtil, atonal, relayées par des mélopées en mode arabe, plus classiques mais pas désagréables. Ce dialogue du tonal et de l’atonal, cultivé par le compositeur Dominique de Williencourt, est symptomatique de notre époque qui, à défaut de dépasser les âges modernes (atonal) et post-moderne (à nouveau tonal), en fait la synthèse, les articule, y pioche ce qui, dans chacune, lui plaît. Les octaves, à l’intonation parfaite, montrent au passage la qualité de l’interprète.
A la pâte parfois légèrement embourbée, peut-être, de pièces orchestrales ou pour octuor de violoncelles, on préfèrera la fraîche poésie d’Edgédé, la dune qui chante. La dune, joyeuse, propose des descentes et remontées à le flûte et semble dessiner ses contours lumineux. Encore faut-il connaître le titre de l’oeuvre pour l’apprécier totalement. Voilà longtemps que la musique en appelle au texte pour se faire comprendre, et c’est déjà un grand mérite que d’inscrire un programme (« la dune qui chante ») aussi simple et efficace en si peu de mots, puis, dans une économie non moindre – d’entendre un chant aussi suggestif avec un timbre unique et monodique. »
Jacques Amblard, Le Monde de la Musique, février 2007